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Ong Thong Hoeung: "J'ai cru aux Khmers Rouges" 

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Ong Thong Hoeung est rescapé des camps de rééducation du régime khmer rouge. Réfugié en Belgique depuis 27 ans, il est actuellement témoin au procès des responsables khmers rouges à Phnom Penh.
Très érudit, il connaît bien sa terre natale et les problèmes qui la minent.
Il y a trois ans, il a été invité par des parlementaires européens en partance pour une visite officielle en Cambodge afin de leur exposer la situation du pays. Par la suite, il fut chargé par le parlement européen de faire un rapport sur les raisons du blocage économique du pays. Hoeung s’est alors rendu plusieurs mois dans les campagnes cambodgiennes afin d’enquêter sur la situation et d’interroger la population.
Il a  pressé le gouvernement à investir massivement dans l’éducation.

En 2003, il publie « J’ai cru aux Khmers Rouges », un livre basé sur un petit journal qu’il a tenu secrètement à l’époque du régime. Il y raconte sa désillusion face à la réalité de la révolution et sa descente aux enfers dans les camps de rééducation. Etudiant à Paris lors de la prise de Phnom Penh, il rentre au Cambodge en 1976 pour contribuer à la relance du pays, croyant trouver un pays en pleine reconstruction.

Son parcours


Ong Thong Hoeung est né au Cambodge en 1945, dans une famille paysanne de classe moyenne. Il arrive à Paris en 1965, pour suivre des études d’économie politique.
En 75, les Khmers Rouges prennent Phnom Penh et mettent en place leur régime.
Ong se réjouit car il croit à la révolution KR, qui va libérer le pays d’une guerre civile et remettre le pays sur pied.
Pourtant, des échos terribles commencent à affluer des réfugiés cambodgiens. Mais il refuse d’y croire. C’est pourquoi, comme d’autres étudiants cambodgiens, il décide de rentrer au Cambodge en juillet 1976, un mois après sa femme.
Il verra rapidement que ce qu’il refusait de croire était vrai. Il est directement mis en camp de rééducation, où il restera jusqu’en 1979, à la défaite des Khmers Rouges. Sa femme et lui survivront. Mais les deux tiers des membres de sa famille trouveront la mort.
De juin à octobre 1979, il travaille comme archiviste au musée de Tuol Sleng, centre de torture et d’extermination sous Pol Pot. « Afin de rechercher des informations sur ma famille », avoue-t-il.
Refusant de rester au Cambodge, libéré des Khmers Rouges mais toujours sous occupation vietnamienne, il fuit en Thaïlande. En 1982, il arrive en Belgique où il s’installe définitivement.

 

* Sources

Conférence et interview de Ong Thong Hoeung à Bruxelles, Décembre 2008.
« ONG, THONG HOEUNG, J’ai cru aux Khmers Rouges, Ed. Buchet Chastel, 2003.

 

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