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Bureau de l’Unité des victimes

Le Centre d’Information des CETC à Phnom Penh

Le centre d’information des Chambres Extraordinaires au sein des Tribunaux Cambodgiens (CETC) a pour but d’être « une porte ouverte sur le tribunal à Phnom Penh. » Les CETC sont elles situées en dehors de la capitale, à 25 kilomètres de Phnom Penh.
Néanmoins, leur bureau d’information n’est pas forcément plus facile à atteindre.

Loin de se situer dans un endroit stratégique, au centre de la capitale par exemple, il se trouve dans une petite rue du sud de la ville. Déjà pas facile à trouver pour des personnes le cherchant adresse en main, il est improbable qu’il incite les cambodgiens à passer spontanément le pas de la porte.
Constanze Oehlrich, conseillère légale au centre, nous avoue d’ailleurs que peu de personnes passent à leur bureau pour s’informer.

Dans les faits, le centre d’information des CETC semble surtout être le bureau de l’Unité des victimes. Celle-ci est chargée (selon le règlement du tribunal) de soutenir les victimes dans le dépôt des plaintes et des constitutions de parties civiles, d’organiser le travail de sensibilisation auprès de la population ainsi que d’assurer la représentation légale de ceux qui veulent se constituer partie civile.
Plusieurs modèles sont possibles pour les victimes : être représentées individuellement, collectivement (donc en tant que groupe de victimes) ou enfin être membre d'une ONG qui représente les victimes.

Avant tout, les victimes doivent remplir un formulaire téléchargeable sur Internet. Une démarche bien loin des réalités du pays ! Ensuite, l’Unité des victimes en fait un rapport qu'elle soumet au procureur des CETC.
Néanmoins, le tribunal ne lui a pas alloué les ressources suffisantes pour remplir convenablement toutes ses tâches. « Pour l’instant, nous bénéficions d’une aide d’urgence de l’Allemagne », explique Constanze Oehlrich. « Nous devons trouver de nouveaux donateurs ! » L’unité se contente donc de traiter les demandes qu’elle reçoit et d’envoyer les rapports au procureur.
Sur le terrain, ce sont donc les ONG qui sont chargées de faire le lien avec les  villageois. Des journées d'information/sensibilisation sont organisées tous les deux ou trois mois dans différentes provinces. Les participants sont ensuite aidés pour remplir le questionnaire s'ils le souhaitent. On compte ensuite sur eux pour faire circuler l'information dans leurs villages respectifs.
Au niveau des avocats, ce sont encore quelques ONG qui fournissent des avocats pro deo. Mais les financements commencent à se tarir.

 


* Sources
OEHLRICH, CONSTANZE, interview, Phnom Penh, août 2008.
Fédération Internationale des droits de l’homme
(FIDH)