Les faits


Chronologie sélective du Cambodge Imprimer Envoyer

Chronologie sélective du Cambodge

L'histoire récente du Cambodge est particulièrement complexe. Après la seconde guerre mondiale, le pays a du traverser de nombreuses crises: décolonisation, guerres civiles, génocide...  Quelques dates clefs pour mieux comprendre l'histoire troublée de ce petit pays qui fut souvent le jouet des grandes puissances.

1953

Croisade pour l’indépendance menée par le roi du Cambodge, Norodom Sihanouk.
Indépendance du pays proclamée le 9 novembre.

1965

3 mai : rupture des relations diplomatiques avec les Etats-Unis.

1966

31 juillet-3 août : le village cambodgien de Thlok Trach est attaqué par des hélicoptères américains.
1er septembre : visite de De Gaulle à Phnom Penh.
Le prince Norodom Sihanouk autorise les communistes vietnamiens à utiliser les zones frontières et le port de Sihanoukville.
18 novembre : Norodom Sihanouk invente l’expression « Khmers rouges » pour désigner les communistes cambodgiens.

1968

17 janvier : Attaque lancée par des Khmers rouges d’un poste gouvernemental à Banan, près de Battambang. Cette date est considérée par les Khmers rouges comme celle de la naissance officielle de l’Armée révolutionnaire de libération (ARL). 

1969

Début des bombardements américains sur les positions Viêt-Cong installées au Cambodge.

1970

18 mars : Lon Nol et le prince Sirik Matak destituent le prince Sihanouk de ses fonctions de chef d’Etat. Le lendemain Washington considère comme légal le coup d’Etat.
23 mars : En exil à Pékin, le prince Sihanouk s’allie au Parti communiste du Kampuchéa (PCK) et fonde le Front d’union nationale du Kampuchéa (FUNK) qui se dote d’un bras armé (FAPLNK).
24 mars : Appel à la révolte lancé par Sihanouk contre le régime républicain du maréchal Lon Nol. Des milliers de recrues rejoignent le maquis et grossissent les rangs du PCK. 
9 octobre : Proclamation à Phnom Penh de la République khmère.

1974

18 mars : Des troupes commandées par Ke Pauk et Ta Mok s’emparent d’Oudong.                         La population est déportée et les fonctionnaires exécutés.

1975

1er janvier : Déclenchement de l’offensive des FAPLNK sur Phnom Penh. 
12 avril : Les derniers Américains en poste à Phnom Penh quittent le pays. 
17 avril : Prise de Phnom Penh par les révolutionnaires.
La population est déportée à la campagne.
25-27 avril : Le Cambodge est rebaptisé Kampuchéa démocratique.
Norodom Sihanouk en est le chef d’Etat officiel.      
20-25 mai : Réunion à Phnom Penh de tous les cadres du PCK. Saloth Sâr, alias Pol Pot, et Nuon Chea communique à cette occasion les grands axes de la nouvelle politique : abolition de l’argent, déportation, fermeture des frontières, mise en place de coopératives partout…
Septembre : Deuxième vague de déportation massive.

1976

5 janvier : Proclamation de la constitution du Kampuchéa démocratique.
2 avril : Norodom Sihanouk démissionne de ses fonctions de chef d’Etat à vie et est placé en résidence surveillée. Il est remplacé par Khieu Samphan.
14 avril : Formation du gouvernement de Pol Pot.
20 mai : Mise en place de coopératives de « niveau supérieur » et de cantines communes.

1977

31 décembre : rupture diplomatique entre le Kampuchéa démocratique et le Vietnam.

1978

24 décembre : Déclenchement de l’invasion vietnamienne contre le Kampuchéa démocratique à la suite d’incursions khmères rouges sur le territoire vietnamien.   

1979

7 janvier : Prise de Phnom Penh par les Vietnamiens.
Chute du régime khmer rouge et début de l’occupation vietnamienne.
12 janvier : Proclamation de la République populaire du Kampuchéa (RPK). 
13 janvier : Le Conseil de sécurité de l’ONU exige le retrait des troupes vietnamiennes et déclare que le Kampuchéa démocratique est le seul gouvernement légitime du Cambodge.
15-19 août : Pol Pot et Ieng Sary sont condamnés à mort par contumace par un Tribunal populaire révolutionnaire du Kampuchéa. Ils sont accusés de génocide.
14 novembre : A New York, l’assemblée générale de l’ONU condamne l’invasion et exige le retrait des troupes vietnamiennes. Le Kampuchéa démocratique conserve le siège du Cambodge aux Nations unies. 

1980

Avec le soutien logistique et financier des Etats-Unis, de la Chine et plus tard du Royaume-Uni, l’ARK en déroute renaît de ses cendres en Thaïlande sous le nom d’Armée nationale du Kampuchéa démocratique (ANKD). Objectif : déstabiliser par une guerre de procuration le Vietnam, satellite de l’URSS.

1984

Construction des premiers tronçons du « mur de bambou » visant à empêcher l’invasion de la résistance khmère rouge. 
20 mai : Instauration par le RPK de la « Journée de la haine », journée de commémoration des victimes des Khmers rouges.

1989

30 avril : Création de l’Etat du Cambodge sur les cendres de la RPK.
Septembre : Retrait du dernier contingent de soldats vietnamiens.

1991

23 octobre : Signature à Paris des Accords de paix.

1992  

30 novembre : Fondation du Parti de l’unité nationale du Cambodge (PUNC), parti créé afin de représenter les Khmers rouges au sein d’un gouvernement de réconciliation nationale.

1993

28 janvier : Les Khmers rouges annoncent qu’ils ne participeront pas au scrutin revenant ainsi sur les termes de l’accord du 23 octobre 1991.
23-28 mai : Les élections législatives ont lieu malgré tout.
Le taux de participation avoisine les 90 %.      
24 septembre : Promulgation de la nouvelle constitution.

1997

21 juin : Le gouvernement cambodgien requiert l’assistance de l’ONU pour aider le royaume à traduire les dirigeants khmers rouges devant la justice. 
fin juillet : Capturé par Ta Mok, Pol Pot est traduit devant un tribunal révolutionnaire et condamné à la réclusion à perpétuité pour trahison.

1998

15 avril : Pol Pot meurt dans des conditions mystérieuses à Phnom Melay.
Décembre : Reddition des derniers chefs khmers rouges.

1999

6 mars : En fuite, Ta Mok est capturé et incarcéré à la prison militaire en l’attente de son procès.
9 mai : Arrestation de Kang Kek Leu alias Duch, ancien directeur de S-21.

2001

Le roi Sihanouk promulgue la loi approuvée plus tôt par les deux chambres autorisant la mise en place d’un tribunal cambodgien à composante internationale.

2002

15 février : Ke Pauk décède à Anlong Veng.

2003

1er juillet : Décès de Khieu Ponnary (épouse de Pol Pot) à Païlin.

2004

8 octobre : Le roi Norodom Sihanouk abdique en faveur de son fils, le prince Norodom Sihamoni.

2005

Décembre : Nomination des juges cambodgiens et étrangers aux chambres extraordinaires.

2006

1er février : Les équipes de juristes internationaux et cambodgiens commencent à travailler ensemble sur le procès à Kambol, une base militaire située près de l’aéroport de Pochentong.
8 mai : La liste des 30 magistrats cambodgiens et internationaux chargés de juger les anciens dirigeants khmers rouges est rendue publique.
16 juin : Décès de Thiounn Thioeunn à Phnom Penh.
3 juillet : Prestation de serment des juges.
21 juillet : Décès de Ta Mok à Phnom Penh.   

2007

31 juillet : Duch est inculpé de crimes contre l’humanité.
19 septembre : Arrestation de Nuon Chea, « Frère Numéro 2 ».
12 novembre : Arrestation de Ieng Sary et de son épouse Ieng Thirith. 
19 novembre : Arrestation de Khieu Samphan
 

2008

Au niveau des “Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens”
 
Les CETC ont pris du retard durant l’année 2008, notamment à cause des nombreuses demandes d’appels des accusés.
A la fin de cette année, le 5 décembre 2008 les chambres ont finalement rendu leurs décisions concernant ces différents appels et ont clôturés le cas de Kaing Guek Eav, alias Duch. Il ne bénéficiera plus d’aucun appel.
Il sera le premier des accusés poursuivi en 2009.
 
Au niveau Politique
 
En juillet 2008, les élections législatives furent remportées par le parti du premier ministre Hun Sen.
Le parti populaire cambodgien a largement remporté l’élection même si « certaines lacunes » quant à l’organisation du scrutin ont encore été dénoncées par l’opposition.
Le leader du principal parti d’opposition Sam Rainsy a notamment dénoncé des « irrégularités » dans la tenue du scrutin à Phnom Penh, affirmant que 200 000 personnes auraient été privées de vote, leurs noms ayant disparu des listes électorales.
Rainsy a demandé à ce que les résultats de la capitale soient annulés, et qu'un nouveau scrutin local soit tenu. En outre, quatre partis d'opposition ont appelé la communauté internationale à ne pas reconnaître les résultats affirmant qu'ils auraient été « truqués » par le PPC.
Au final le « parti populaire cambodgien » reste toujours le parti largement majoritaire dans le pays avec près de 60% des voix. Il dispose d'une majorité absolue d'élus à l'Assemblée nationale du Cambodge, mais gouverne en coalition avec le parti royaliste Funcinpec. L'actuel Premier ministre, Hun Sen est le vice-président du parti.

 

Basé sur la chronologie établie par Soko Phay-Vakalis en janvier 2008 sur le site de l'Association Internationale de recherche sur les crimes contre l'humanité et les génocides (Aircrige)
Des portions importantes de cette chronologie proviennent également du DC-Cam, le centre de documentation pour le Cambodge, dans son ouvrage "L'histoire du Kampuchéa Démocratique"